L'aventure de
Gray Dawn se déroule durant les années 1920 dans un petit village anglais. On y incarne un prêtre accusé du meurtre d'un petit garçon suite à un exorcisme qui a mal tourné. Désirant prouver son innocence, ce prêtre va se lancer dans une quête remplie d'événements étranges qu'il va devoir combattre par la seule force de sa foi. Ça, c'est l'histoire sur le papier. Dans les faits, on ne va pas se mentir : on ne comprend pas franchement ce que
Gray Dawn nous raconte. Ce jeu enchaîne les situations bizarres sans véritable logique ni timeline précise et on effectue les actions demandées sans jamais comprendre en quoi elles font progresser l'histoire.
Concrètement, Gray Dawn est une simulation de marche comportant divers petits puzzles jamais bien méchants à résoudre. Il suffit en règle générale de fouiller à proximité pour trouver les objets nécessaires ou bien de réfléchir deux secondes pour comprendre ce que l'énigme nous demande de faire. Ce qui est rarement subtil d'ailleurs, avec des éléments en surbrillance ou d'autres qui font appel à la thématique religieuse, par exemple en faisant tourner les compteurs d'un four pour qu'ils affichent 666. On aura en revanche apprécié la petite boîte à musique qui permet de passer d'une saison à l'autre pour modifier l'environnement. Pas inédit mais bien fichu tout de même.
Et c'est hélas tout ce que nous pouvons dire de positif concernant Gray Dawn, qui tente certes des trucs mais qui les exécute bien trop maladroitement. Nous avons parlé plus tôt de la progression du scénario qui ne fait aucun sens et des actions que l'on fait sans comprendre à quoi elles servent, si elles sont essentielles ou bien secondaires. Voici un exemple concret : on effectue un exorcisme dans un orphelinat (réel ou pas ? Aucune idée) avant d'apparaître dans un cimetière et de faire fonctionner une machine où se trouvent un cerveau, des poumons et un cœur. Une fois la chose faite, on se retrouve de nouveau à l'orphelinat pour faire fonctionner une machine alchimique et on en sort pour voir apparaître un volcan en éruption crachant des nuages de cendre. Bref, vous voyez le principe.
La vie en Gray
Comme dit précédemment, l'imagerie religieuse est extrêmement présente dans Gray Dawn. Et croyez-nous : ce n'est pas un peu, c'est partout, tout le temps. Le prêtre passe son temps à prier, il est souvent question de possession démoniaque et d'apparitions divines, sans parler des nombreuses peintures et autres vitraux. Un élément à prendre en compte avant de passer à l'achat ou non tant l'omniprésence de cette thématique peut finir par déranger. Heureusement, l'aventure est très courte puisqu'elle ne dure qu'une poignée d'heures à sombrer peu à peu 1. dans la folie, 2. dans le blasphème, 3. dans le monde démoniaque. Peut-être même les trois à la fois, on en a aucune idée.
Techniquement, hélas, Gray Dawn ne remonte pas le niveau. Certes, on peut accorder de la marge puisque le tout a été développé uniquement par trois personnes. Les environnements ne sont pas très beaux, les personnages sont carrément hideux et les doublages anglais ne sont pas forcément convaincants, mais le tout peut éventuellement être rattrapé par l'ambiance étrange (et réservée à un public mature soit dit en passant) qui se dégage de l'ensemble. En revanche, impossible de passer outre les écrans de transition brusques qui nous donnent l'impression de jouer à un jeu PC des débuts 2000, des problèmes de mixage du son ou encore des textures qui mettent plusieurs secondes à se charger. Au moins, aucun bug bloquant n'est de la partie.